Voter pour moi, c'est voter pour VOUS !
On nous invite à participer à une concertation publique pour "restaurer la nature".
C’est noble. C’est nécessaire.
Mais c’est aussi, à ce stade, un écran de fumée si on ne commence pas par dire la vérité : nous détruisons chaque jour davantage ce que nous prétendons sauver.
On nous demande de débattre pendant qu’on légalise la déforestation pour y installer des panneaux solaires.
On parle de biodiversité pendant que des milliers d’hectares de forêts sont sacrifiés au nom d’une transition énergétique mal pensée.
On prétend faire de l’écologie, mais avec des matériaux non recyclables, des composants polluants, des structures qu’on ne sait pas démonter proprement.
On prolonge l’autorisation du glyphosate, pesticide destructeur des sols, des insectes et de la santé.
Et on adopte la loi Duplomb, qui affaiblit les protections environnementales au profit de la "simplification".
Est-ce cela, la transition écologique ?
Est-ce cela, l’engagement sincère pour la nature ?
Non. C’est un faux semblant. Un habillage vert d’un modèle qui continue à tuer le vivant.
Les énergies renouvelables ne doivent pas justifier la destruction et le bétonnage de forêts ou de terres agricoles.
Les projets écologiques doivent être pensés avec des matériaux recyclables, démontables, durables.
L’interdiction des produits toxiques comme le glyphosate doit être une ligne rouge.
Et les lois doivent protéger la nature, pas la livrer aux intérêts industriels.
Nous ne participerons pas à une concertation biaisée si elle sert à valider des décisions écocides déjà prises.
Nous appelons à une mobilisation populaire lucide et déterminée :
Pour une écologie cohérente, fondée sur le respect du vivant.
Pour un moratoire sur toute destruction d’écosystèmes, même au nom du "vert".
Pour un modèle de sobriété et d’intelligence collective, enraciné dans les territoires.
L’écologie ne peut pas être une vitrine. Elle doit être une boussole.
Restaurer la nature, cela commence par ne plus la détruire.
Cela exige du courage politique.
Et une pression citoyenne à la hauteur de l’enjeu.
Nous serons là. Pour parler. Pour proposer. Pour refuser la trahison écologique.
Le voile : injonction de Dieu ou de l’homme ? Par Maud INSÉQUÉ, candidate à l’élection présidentielle 2027
Il y a des images qui frappent. Qui troublent.
Quand je regarde La Liberté guidant le peuple de Delacroix, cette Marianne poitrine nue, le regard droit, marchant au milieu du peuple, je vois la France. Pas une femme, pas un corps, mais une idée : la liberté conquise, audacieuse, fragile, mais debout.
Et puis, parfois, dans la rue, dans le métro ou à l’école, je croise des femmes entièrement couvertes, parfois jusqu’au regard. Et je ne parle pas ici du simple foulard, mais de voiles intégrales, de longues robes noires, de silhouettes disparues sous les tissus.
Et alors je me demande : où est passée la liberté ?
Je ne crois pas juger ces femmes. Mais je questionne ce qu'on leur impose de porter — ou ce qu'on leur a appris à porter — pour "ne pas être offensées".
Dans le Coran, sourate 33, verset 59, il est écrit :
"Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de se couvrir d’un grand voile : cela les distinguera et elles ne seront pas offensées."
Et je demande :
distinguées de quoi ? Offensées par qui ?
Pourquoi est-ce à la femme de se couvrir pour échapper aux regards, et non à l’homme d’apprendre à maîtriser les siens ?
Pourquoi faudrait-il que la femme cache son corps pour mériter le respect, comme si sa seule présence visible devenait une provocation ?
Nous vivons dans une République qui ne reconnaît ni race, ni religion, ni genre comme hiérarchie de valeur.
La femme est l’égale de l’homme.
Elle a le droit de croire, de ne pas croire, de se voiler ou non.
Mais quand un texte religieux fonde la dignité d’une femme sur sa capacité à se distinguer et se masquer, alors oui, j’y vois une tension avec nos principes fondamentaux.
Je ne veux pas interdire, humilier ou exclure.
Je veux questionner, comprendre, et refuser l’autocensure.
Parce que ce n’est pas de "l’islamophobie" que de dire qu’un verset religieux pose problème s’il justifie encore aujourd’hui que des femmes vivent cachées pour éviter l’agression ou le soupçon.
Je veux vivre dans une République où une femme peut être voilée par foi, mais jamais par peur ou contrainte.
Une République où Marianne n'est pas l’ennemie des croyantes, mais l’alliée de celles qui veulent être libres — voilées ou non — selon leur conscience et non selon la pression.
Ce n’est pas la foi que je questionne, mais l’instrumentalisation qu’on en fait contre les femmes et je refuse qu’on dicte aux femmes comment exister.
Je suis contre tout ce qui réduit les femmes à une chose à dissimuler pour avoir la paix.
Et j’ose espérer que les croyants sincères, eux aussi, savent que la foi ne devrait jamais être une cage.
Il y a des douleurs qui traversent les siècles. Des chaînes qu'on ne voit plus, mais qui marquent encore les corps, les peuples, les mémoires. L’esclavage est de celles-là. Il fut romain, africain, arabe, européen, asiatique, amérindien. Il fut légal, religieux, économique, domestique, sexuel. Il fut universel. Et il l’est encore.
On parle beaucoup – et c’est juste – de la traite transatlantique, cette horreur industrielle qui a déporté plus de douze millions d’Africains vers les Amériques. On en parle moins – et c’est une injustice – de la traite orientale et transsaharienne, qui a duré plus de treize siècles. On tait presque complètement la traite barbaresque, qui a réduit en esclavage plus d’un million d’Européens entre le XVIe et le XIXe siècle, capturés sur les côtes ou en mer, achetés, vendus, oubliés. Et que dire des traites internes en Afrique, en Asie ou chez les peuples précolombiens ? L’esclavage n’a pas de couleur, il a l’empreinte de la domination.
Mais au fond, le plus grave n’est pas l’oubli du passé. C’est le silence du présent.
En 2025, l’esclavage n’a pas disparu. Il s’est adapté. Invisible, mondialisé, rentable.
Aujourd’hui, des enfants creusent à mains nues des mines de cobalt pour que nos téléphones brillent. D’autres cousent nos t-shirts dans des usines sans fenêtres. D’autres encore sont vendus à des réseaux pédocriminels, ou enrôlés dans des milices. Ce ne sont pas des chiffres. Ce sont des vies qu’on broie.
Ce sont aussi des femmes migrantes enfermées dans des maisons, privées de papiers et de salaire, traitées comme des choses. Des adolescents exploités dans les campagnes pour récolter nos fruits. Des êtres humains piégés par la misère, par la dette, par la guerre, et réduits à l’état de marchandise.
Nous sommes à l’ère des droits de l’homme proclamés à tous les micros. Mais pas à celle de leur application réelle. Le droit à la dignité n’est pas négociable. Pas plus en Haïti qu’au Soudan, pas plus à Paris qu’à Dacca.
Reconnaître tous les esclavages, ce n’est pas relativiser, c’est réuniversaliser. Ce n’est pas diviser les douleurs, c’est les additionner pour les dénoncer toutes. Ce n’est pas chercher des coupables identitaires, c’est chercher des responsables systémiques. Et surtout : c’est refuser de détourner les yeux.
Le devoir de mémoire ne peut pas être à géométrie variable. Et la lutte contre l’esclavage ne peut pas être un slogan commémoratif, elle doit être un combat politique, économique et moral. Car tant qu’un enfant sera forcé de travailler, de se vendre ou de se taire, nous serons tous un peu esclaves aussi.
"L'État ne peut pas être une adresse email" Par Maud INSÉQUÉ, candidate à l’élection présidentielle 2027
À force de supprimer des guichets, on a fini par supprimer les visages.
À force de tout numériser, on a effacé l'humain.
Chaque jour, des millions de Français vivent une même humiliation : ne pas comprendre une démarche en ligne, ne pas réussir à joindre un interlocuteur, ne pas savoir à qui parler. Trop vieux, trop isolés, trop fatigués, trop pauvres pour suivre le rythme des plateformes numériques. Leur crime ? Ne pas avoir de smartphone, ou simplement ne pas être né avec.
La modernisation, ce n’est pas l’effacement. C’est l’accessibilité. Et aujourd’hui, la France a numérisé ses services publics sans embarquer son peuple. Elle a automatisé ses réponses, mais elle a désincarné sa promesse.
Une administration absente, c’est une République silencieuse
Dans une commune rurale, un homme de 82 ans me raconte son combat pour renouveler sa carte vitale : 14 appels, 2 courriers, aucun guichet.
Dans une banlieue populaire, une mère célibataire renonce à son RSA parce qu’elle "ne comprend rien" à France Travail.
Dans les quartiers, dans les campagnes, dans les foyers discrets, des milliers de droits restent non réclamés, faute d’accompagnement.
Cela n’est pas une anecdote. C’est une fracture sociale et institutionnelle. Et c’est à cela que nous devons répondre.
Ce qu’il faut remettre en place, ce ne sont pas des piles de papier.
Ce sont des guichets, des visages, des bras tendus.
Des maisons de services publics, avec des humains formés, bienveillants, compétents.
Des agents mobiles, présents dans les campagnes et les quartiers oubliés.
Le droit au papier, au courrier, à la simplicité.
Le choix entre numérique et accompagnement, au lieu de l’injonction.
Un État qui ne sait plus parler autrement que par formulaire PDF n’est plus un État fraternel.
Le numérique est un outil formidable, mais ce n’est pas un remède universel.
Quand l’écran devient un mur, il faut reconstruire des ponts.
Quand l’algorithme remplace l’écoute, il faut remettre de la voix.
Quand l’administration devient une adresse mail sans réponse, la République devient un fantôme.
Je demande que la France se souvienne de ce qu’est un service public : un lieu, un visage, une main tendue.
Remettons des guichets.
Pas par nostalgie.
Par justice.
Par respect.
Le racisme n’a pas de couleur fixe. Il n’a pas de frontière, pas de religion attitrée, pas de camp réservé. Le racisme est un poison ancien, toujours renouvelé, qui prospère sur l’ignorance, la peur et l’orgueil.
Il y a eu l’esclavage, les colonisations, les déportations. Il y a eu les ghettos, les camps, les génocides. Il y a eu l’apartheid, les lois raciales, les humiliations quotidiennes. Il y a eu la Shoah, l’extermination des Tutsis, les pogroms, les persécutions des Roms, des Arméniens, des indigènes d’Amérique, des peuples d’Afrique ou d’Asie. Et il y a encore aujourd’hui, sous nos yeux, des murs, des insultes, des inégalités, des exclusions.
Ce que nous appelons "racisme", c’est ce réflexe d’exclure l’Autre pour ce qu’il est ou pour ce qu’on croit qu’il est. Par sa peau, sa langue, sa foi, son origine ou son nom. Ce n’est pas une idée politique, c’est une négation de l’humanité. Et cela touche tout le monde. Noirs, Blancs, Arabes, Asiatiques, Juifs, musulmans, chrétiens, athées, gens du voyage, migrants, autochtones : personne n’est épargné. Personne ne devrait être oublié.
Ne pas trier les racismes
Dans un monde qui se fracture, le pire serait de hiérarchiser les souffrances, de désigner les "bons" et les "mauvais" opprimés, ou pire, de justifier un racisme par un autre. Il n’y a pas de racisme "acceptable", "compréhensible" ou "réactionnel". Haïr en retour, ce n’est pas résister : c’est prolonger la chaîne.
Aujourd’hui, la société est gangrenée par des formes de racisme multiples : stigmatisation des musulmans, relégation des populations noires ou arabes, montée de l’antisémitisme, rejet des Blancs dans certains quartiers, mépris anti-Roms, caricatures anti-Asiatiques, indifférence envers les discriminations systémiques. Chaque fois, c’est une part de notre dignité commune qui s’effondre.
Combattre le racisme exige d’abord de le nommer partout où il est, sans œillères. Il exige de refuser les raccourcis, les amalgames, les boucs émissaires faciles. Il demande du courage, pas de la colère. De l’unité, pas de la revanche. Du droit, pas de la haine.
C’est une exigence de justice, mais aussi de survie. Car une société qui se divise selon les origines est une société qui s’écroule. Ce n’est pas une opinion, c’est une alerte.
La mémoire des crimes passés ne doit pas devenir une concurrence, mais un miroir. Toute souffrance raciste mérite d’être reconnue. Tout combat contre la haine mérite d’être uni. Toute citoyenneté doit se vivre pleine et entière, sans case ni privilège ni stigmate.
L’égalité n’est pas un slogan. C’est un devoir collectif. Il ne s’agit pas d’effacer les différences, mais de refuser qu’elles deviennent des barrières.
Aujourd’hui, ce n’est pas le moment de trier les haines. C’est le moment de les combattre, toutes. Sans exception. Ensemble.